Le quartier mal fâmé...

Hikaru vola une vingtaine de minutes, le plus vite qu'il put, vers Ookami. Il s'arrêta au même endroit que la fois précédente, non sans avoir jeté un coup d'oeil aux alentours. Il entra ensuite dans la ville, et demanda par quel chemin on pouvait accéder aux vieux quartiers de la cité.

La personne à qui il demanda ce renseignement parut d'abord choqué, puis effrayé. Enfin elle se calma et lui expliqua, d'une voix tremblante, l'itinéraire à suivre pour aller dans le quartier difficile d'Ookami.

Il suivit le chemin indiqué, et arriva effectivement devant des batisses beaucoup plus vieilles et dégradées. Les volets étaient tous fermés, et les maisons sûrement abandonnées pour la plupart. La rue quant à elle était jonchée de débris en tous genre, pour la plupart des déchets alimentaires plutôt vieux, qui laissaient une odeur pourrie dans l'air.

Le Setras fit quelques pas, quand une poubelle se renversa à sa gauche, suivie du râle d'un homme. Il sortit son arc et visa, mais ce n'était qu'un clochard, trop saoul pour remarquer quoi que ce soit autour de lui.

Il avança encore dans les rues lugubres, tourna plusieurs fois, erra sans trouver âme qui vive excepté ce sans abri qu'il avait aperçu à l'entrée. Enfin, au détour d'une rue, il aperçut deux hommes qui semblaient monter la garde devant un batiment moins sale et ruiné que les autres.

Il s'approcha d'eux naturellement, pour éviter d'éveiller les soupçons dès le départ, mais sa seule présence dans ce coin le trahissait, et un des deux gardes l'arrêta :

"Eh toi ! Tu te crois où, à marcher par ici ? T'as affaire avec le patron, c'est ça ?"

Hikaru sourit, il avait maintenant un pretexte pour rentrer dans le batiment.

C'est exactement ça, j'ai un achat important à lui faire.

Il avait effectivement un achat à lui faire, mais nul doute qu'il n'aurait pas assez d'argent pour racheter l'orbe à son nouveau propriétaire. La transaction virerait très sûrement à l'aigre, mais pour le moment aucune raison de mentir à ces gardes, d'autant plus qu'il ne jouait qu'à moitié la comédie.

D'accord passe, mais fais vite... j'aime pas ta tête

Il était sur le point de passer la porte quand l'autre garde l'arrêta, cette fois-ci.

Eh attends un peu... non, tu passes pas...

Mais pourquoi ?

Il a l'air louche

Louche ? Si quelqu'un l'était ici, ce n'était sûrement pas lui ! Il recula de quelques pas, pour bien jauger les deux gardes.

Mais il a l'air riche, on peut le laisser faire affaire avec le boss...

Justement, s'il est si riche... pourquoil aisser le boss profiter tout seul

Ho ho, j'vois où tu veux en venir...

Ils dégainèrent simultanément leur dague... mais trop tard pour Hikaru, qui avait sorti la sienne et qui entailla la main directrice des deux brigands, les faisant lâcher leur arme. Puis il les assomma tous deux d'un coup de la paume sur le crâne : il préférait limiter les pertes, si possible.

Il entra ensuite dans le bâtiment en lui même, plus luxueux qu'il n'y paraissait de l'exterieur, bien que luxueux soit un bien grand mot... En réalité, le niveau de vie ici semblait etre à peu près le même que dans une maison modeste du quartier moyen d'Ookami... mais le confort de cette maison la faisait ressembler à un véritable palace, à côté des taudis...

Trois hommes l'attendaient. L'un était assis sur un fauteuil, un autre fumait de l'opium allongé sur un matelas et un troisième surveillait ses comparses en haut d'un escalierCeux-ci devaient avoir entendu la conversation de dehors, car ils sortirent leurs armes juste en voyant Hikaru. Tant pis pour la manière douce... Il sortit son arc et tira une flèche dans l'épaule de l'homme sur le canapé qui tomba à terre, criant; une autre flèche toucha le torse de l'homme qui descendait les escaliers, provoquant une chute mortelle dans ceux-ci. Enfin le troisième, qui s'était approché de lui, donna un coup tellement lent qu'Hikaru eut le temps de dégainer sa dague et de trancher d'un coup sec la main du drogué qui hurlait en s'agenouillant, avant de reprendre son chemin, non sans avoir achevé l'homme du canapé qui se relevait déjà pour lui sauter dessus.

En haut des escaliers, trois portes s'offraient à lui. Celle du milieu étant la plus imposante, le Sétras en déduit qu'elle menait à la chambre la plus large, et donc au bureau du chef de l'organisation. Il y entra et en effet, un homme plus vieux se trouvait derrière un bureau en bois de bonne qualité. Celui-ci semblait stupéfait de la présence d'Hikaru dans son bureau. Il avait néanmoins remarqué le sang sur la dague de celui-ci

Qui es tu ?! Et surtout, que veux-tu ?!

Peu vous importe qui je suis, vous possédez quelque chose qui m'appartient, un orbe jaune.

Aaah, effectivement, nous avons cela... [smile] Mais nous avons également autre chose à toi qui nous appartient désormais... TA VIE !

Il bondit de sa chaise et par dessus son bureau, sortant une cimeterre de son fourreau et l'abattant droit sur Hikaru. Celui-ci, prévoyant une telle réaction, était déjà au taquet et avait évité le coup longtemps avant, en profitant pour s'écarter de quelques mètres et pour dégainer son arc, viser et tirer une flèche en trois secondes et demie. Le chef bandit, plutôt imposant et long à réagir après sa première attaque, eut néanmoins le temps de se protéger avec le bras gauche. Celui-ci fut percé, arrachant un cri de rage et de fureur à son propriétaire, qui ne manqua pas de faire un nouvel assaut après avoir enlevé le trait de son bras.

Hikaru, sachant qu'il n'aurait pas le temps de refaire la même chose que l'instant d'avant, évita tout de même l'attaque d'un saut sur la gauche du bandit, l'attaquant à un point mort. Celui-ci eut tout de même le réflexe de se baisser pour esquiver, mais le Sétras donna un coup de genou qui envoya le bandit à terre. Cette fois ci, l'archer profita de cet instant de répit pour reculer d'un saut et décocher un trait, puis un autre sur l'homme qui était en train de se relever difficilement. Les deux flèches se plantèrent dans son cou, et il retomba subitement, pour ne plus jamais se relever.

Hikaru reprit ses flèches, du moins celles qui étaient récupérables, puis il contourna le bureau pour ouvrir le coffre du chef de l'organisation d'un coup de dague sur le cadenas. Il prit son orbe, ainsi qu'un collier pour Kyo et une pierre précieuse pour lui payer ses futurs vêtements.

Après tout, les laisser ici n'aiderait pas non plus leur propriétaire...

Il se leva pour partir quand la porte s'ouvrit à la volée. Derrière, 4 ou 5 bandits étaient visibles, peut-être plus, il ne les voyait pas tous. Il semblaient terrifiés, mais déterminés, pour la plupart.

Il... Il a tué le boss !

Oui, vous n'avez de compte à rendre à personne et vous êtes libres, vous pouvez m'affronter et mourir, ou bien sortir d'ici et commencer une nouvelle vie.

Ah ! Tu me fais bien rire ! Tu penses pouvoir dissoudre une bande aussi soudée ?! Allez les gars ! Tous dessus !

Il se retourna, seul trois bandits étaient restés, dont un qui détala quand Hikaru sortit son arc. Les trois têtus courrurent donc vers lui, mais Hikaru décocha une première flèche, qui empala les deux premiers malfrats en même temps. Le troisième, vert de peur, choisit ce moment pour fuir.

Hikaru ne prit même pas la peine de récupérer sa flèche, trop abîmée et surtout difficile à prélever maintenant. Il sortit du batîment sans trouver d'autre adversaire, et une fois dehors, rejoignit les quartiers moyens d'Ookami, puis sortit de la ville et se transforma en Aigle dans un endroit isolé pour retourner voir les autres avec son orbe.

Kurisutaru